Une nouvelle station de distribution de biogaz pour l'Agglo !

Le 10 octobre 2024, la nouvelle station du réseau Témob sur l’Agenais, située au marché aux bestiaux à Boé a été inaugurée Une énergie locale et décarbonée adaptée pour les transports en commun, la collecte de déchets et les transports lourds.

Cette station distribue du Bio-Gaz Naturel Véhicule (BioGNV), un carburant 100% renouvelable issu de la méthanisation agricole sur le département. Elle peut accueillir tous types de véhicules, depuis les poids lourds jusqu’aux véhicules légers.

Une dynamique issue d’un partenariat Public-Privé

La station est le fruit d’un projet initié par Territoire d’Energies Lot-et-Garonne (TE 47) en partenariat avec l’Agglomération d’Agen pour son réseau de bennes à ordures ménagères, de bus urbains actuellement exploités par Keolis ainsi que la plateforme logistique U-Log.

L’Agglomération d’Agen a fait un choix engagé de convertir 80% de sa flotte à cette énergie. Ce choix va lui permettre de décarboner rapidement et à moindre coût son service de transport et de collecte des ordures ménagères tout en soutenant une filière de production d’énergie renouvelable locale.

La Société d’Economie mixte AVERGIES, créée par TE 47 pour accélérer la mise en œuvre des investissements nécessaires à la transition énergétique, s’est associée à Nature Gaz, filiale du Groupe Pujol, pour construire et exploiter cette station.

L’alliance d’une entreprise publique spécialisée dans les énergies renouvelables et d’un groupe privé local provenant du monde de l’automobile et du transport, fortement impliqué dans la transition vers les nouvelles énergies est le gage de la réussite de ce projet.

Une station multi-énergie – 100% renouvelable et locale !

Cette station se distingue particulièrement, par le fait de ne distribuer que des carburants d’origine 100% renouvelables. Il a été fait le choix fort de ne pas proposer de gaz naturel fossile, mais uniquement la version « Bio » provenant de la méthanisation agricole du Lot-et-Garonne.

« La station participe au développement des méthaniseurs dans le Lot-et-Garonne. C’est un choix fort qui permet de rendre une partie de la maîtrise de l’énergie au territoire et d’assurer un revenu complémentaire aux agriculteurs du département. » 

Pascal De Sermet – Président Directeur Général de AVERGIES

TE 47 porte en parallèle le programme « Co’meth 47 » qui vise à faire émerger et développer des projets de production de biogaz, principalement agricoles et de proximité. AVERGIES accompagne ensuite les agriculteurs pour les aider à mener à bien leur projet, de l’étude détaillée jusqu’au financement du projet. 8 projets de méthanisation sont ainsi issus de ce programme sur le département dont 2 sont en fonctionnement à Mézin et à Villeréal, deux en travaux à Sainte-Colombe-de-Villeneuve et Moncaut et 4 autres en développement. Un 9ème projet de production de biogaz à partir des déchets stockés par le syndicat départemental de traitement des déchets Valorizon est également en cours de développement sur la commune de Monflanquin.

Le département dispose des ressources suffisantes pour couvrir la totalité de ses besoins en gaz, y compris pour la mobilité, et pourra devenir exportateur de gaz vert à l’horizon 2050, sans concurrence avec les cultures alimentaires du département.

La station se veut également multi-énergie. Elle pourra à l’avenir recevoir des chargeurs électriques de forte puissance pour répondre aux besoins des transporteurs. La solution électrique pour la mobilité lourde n’est pas encore compétitive étant donné les coûts importants d’investissement des véhicules. La solution BioGNV reste la meilleure alternative économique à ce jour pour un niveau d’émission de CO2 identique.

Une énergie compétitive

Le fort engouement pour le BioGNV provient non seulement de son caractère bas carbone et renouvelable mais aussi, de sa compétitivité. S’agissant d’un moteur thermique, sans rupture technologique, il n’y a pas de surcoût à l’acquisition des véhicules légers par rapport à une version classique.

L’acquisition de poids lourds est aidée d’une part par un dispositif de suramortissement et d’autre part par une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine. En définitive, le coût de revient kilométrique est le plus compétitif des énergies décarbonées, et peut même être moins cher que celui du gazole. Les conditions sont désormais réunies pour permettre une transition rapide du secteur des transports, fortement émetteur de gaz à effet de serre.

L’implantation de stations réparties sur le territoire va permettre aux entreprises de s’engager sur cette voie sans crainte de la panne sèche. C’est l’ambition du réseau TEMOB.

Le rétrofit1 BioGNV/GNV est un accélérateur de la décarbonation du transport. Il peut être utilisé pour différents types de véhicules, de l’utilitaire au poids lourd. Le rétrofit de cars scolaires a également été expérimenté avec succès par plusieurs collectivités.

« Le choix du BioGNV est une solution parfaitement opérationnelle et maîtrisée qui permet une transition rapide vers une mobilité propre et vertueuse. Il est indispensable qu’un maximum de transporteurs basculent dès à présent vers cette solution qui peut être déployée très rapidement afin de démarrer au plus tôt leur transition écologique. » 

David Pujol – Président de Nature Gaz

1 - Dans le cadre du rétrofit GNV, il s'agit de remplacer le moteur diesel d'un véhicule par un moteur fonctionnant au gaz naturel (GNV) ou au biogaz.

Une production de Biogaz en forte croissance

Aujourd’hui, 705 unités injectent du biométhane sur le territoire français, représentant une capacité de production annuelle de près de 13 TWh, l’équivalent de 10 fois la consommation annuelle du Lot-et-Garonne, soit une augmentation de 31 % par rapport à l’année précédente. En un peu plus de dix ans, la filière biométhane a développé une capacité énergétique équivalente à celle de deux réacteurs nucléaires.

Pour les exploitants agricoles, la mise en place d'une unité de méthanisation offre plusieurs avantages : elle permet de valoriser les résidus organiques pour produire une énergie renouvelable bénéfique au territoire, tout en fournissant un fertilisant naturel qui réduit significativement l'utilisation d'engrais chimiques sur leurs terres.

D’ici 2030, nous devrions atteindre 100 % de biométhane, offrant ainsi aux transporteurs, logisticiens et opérateurs français de mobilité un potentiel de décarbonation comparable à celui de l’électricité.

A fin 2023, ce sont plus de 350 points d’avitaillement BioGNV/GNV qui sont ouverts au public, dont 214 stations délivrant du BioGNV. 38 projets de stations publiques sont en cours

En 2023, le BioGNV produit localement a représenté près de 39 % des volumes de gaz utilisés dans les véhicules. Les transporteurs, ainsi que leurs donneurs d’ordre publics et privés, restent fortement motivés à convertir leurs flottes au BioGNV, conscients de ses avantages en matière de décarbonation et d'amélioration de la qualité de l'air. Tous les éléments de la filière – infrastructures, véhicules, prix du BioGNV, et verdissement en cours – convergent pour soutenir et renforcer cette dynamique positive.

Un atout majeur pour décarboner l’économie française

  • D’ici 2030, la décarbonation passera par une utilisation accrue du gaz vert, en complément des autres énergies renouvelables.
  • Une électrification massive ne garantit pas la décarbonation tant que la production d'énergies renouvelables électriques et de nouveau nucléaire n’atteint pas le niveau requis pour répondre à la demande croissante.
  • La production de gaz verts pourrait, d’ici 2030, équivaloir à la puissance de 11 réacteurs nucléaires, avec un objectif réaliste de 20 % de gaz verts dans le mix énergétique français et 30% en Nouvelle-Aquitaine.
  • Plus de 37 millions de tonnes de CO2 pourraient être évitées grâce au gaz vert, contribuant à 25 % des efforts de décarbonation de la France, alors que le gaz représente actuellement 20 % des émissions du pays.

Les gaz verts décarbonent l’ensemble des usages
Avec une part de 20 % de gaz verts en France en 2030, on pourrait éviter 14,4 millions de tonnes de CO2 par rapport à 2020, dans tous les secteurs. D’ici 2030, l’Europe prévoit de produire 480 TWh de biométhane, ce qui représente la production actuelle de biométhane multipliée par 92.

Un levier pour la souveraineté énergétique et industrielle de la France
La montée en puissance des gaz renouvelables offre à la France une excellente opportunité d’accroître sa souveraineté énergétique et industrielle tout en décarbonant son économie. Le gaz vert produit déjà l’équivalent de l’énergie de 2 réacteurs nucléaires, et 11 d’ici 2030, sans opposition significative.

Un modèle de méthanisation durable et inspirant
Le modèle français de méthanisation est reconnu comme durable et inspire de nombreux pays dans le monde. Il exclut l’utilisation massive de cultures alimentaires afin de privilégier la valorisation des effluents d’élevage. Il valorise des déchets agricoles en produit énergétique durable et permet également de produire des fertilisants pour l’agriculture qui réduisent le recours aux engrais de synthèse.

Le BioGNV pour la mobilité : une solution immédiate
Dans le secteur des transports, le BioGNV est une solution de décarbonation plébiscitée par les transporteurs et les collectivités, disponible dès maintenant pour le transport routier.

2 - source EBA/guidhouse

Une énergie qui poursuit son développement

A fin août 2024, le parc français de véhicules BioGNV/GNV, en rapport à 2023 est de :
 

  • + 436 autocars
  • + 723 Bus
  • + 2 297 poids lourds

New Holland Agriculture propose une gamme unique de tracteurs fonctionnant au BioGNV. En 2023, un prototype de tracteur fonctionnant au BioGNL a également été présenté, renforçant ainsi la valorisation du biométhane d’origine agricole.

Un réseau régional de stations

Depuis 2016, TE 47 porte un projet de développement d’un réseau de stations BioGNV sur le Lot-et-Garonne, Mobi’ogaz 47, dans le cadre de son Schéma Directeur Gaz.

Cette nouvelle station d’Agen-Boé est la quatrième station déployée en Lot-et-Garonne après celle de Villeneuve-sur-Lot (mise en service en 2020), de Damazan (mise en service en 2021 et Samazan (Ouverture prévue en 2025). Les quatre principaux centres d’activité économique du département sont alors desservis. De nouvelles stations seront envisagées dans une seconde phase pour suivre l’accroissement de la demande.

Les stations de Boé, Damazan et Samazan font parties du réseau régional de stations BioGNV : TEMOB.

TEMOB est un réseau régional de stations d’avitaillement dédiées aux mobilités durables créé par 14 structures publiques et semi-publiques dans 11 départements de Nouvelle-Aquitaine. TE 47 et la SEM AVERGIES sont membres de cette entente afin de proposer aux différents acteurs l’accès à un réseau régional cohérent, animé par l’intérêt public, alimenté en carburants renouvelables produits en Nouvelle-Aquitaine, et participer ainsi activement à la transition énergétique sur le territoire régional.

Les atouts environnementaux du BioGNV en chiffres

La mobilité durable est un des axes forts de la transition énergétique. Les territoires sont moteurs et acteurs en la matière et souhaitent contribuer activement aux objectifs ambitieux fixés par l’État à horizon 2030, à savoir :

  • Réduire de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990
  • Porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie finale.

Le gaz naturel véhicule (GNV) et sa version 100% renouvelable issue de la valorisation de la matière organique (BioGNV) constituent une véritable alternative aux carburants traditionnels et une excellente réponse aux enjeux de qualité de l’air et de nuisances sonores des transporteurs (réduction des émissions de Nox et de particules fines).

Le BioGNV, une empreinte écologique fortement réduite par rapport au diesel :

  • Réduction de 95% des particules fines.
  • Réduction de 50% d’émissions de NOx par rapport au seuil de la norme Euro VI.
  • Réduction de 80% les émissions de CO2, avec une énergie produite localement.

Le BioGNV permet de diviser par cinq les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux motorisations diesel.

Le soutien financier de la Région Nouvelle Aquitaine

La Région souhaite faciliter l’émergence des infrastructures délivrant du BioGNV et accélérer la construction d’un réseau de stations. Ce financement s’inscrit dans la continuité du soutien apporté au développement de la méthanisation. Il porte d’une part sur la station délivrant du BioGNV, et d’autre part sur les véhicules s’engageant contractuellement avec les stations soutenues par la Région Nouvelle-Aquitaine.

Le financement des véhicules doit permettre de faciliter et accélérer l’émergence des stations BioGNV et soutenir les transporteurs routiers dans leurs efforts de renouvellement et verdissement de leurs flottes. Les véhicules éligibles sont les poids lourds (+ de 3,5 t : porteurs, tracteurs), achetés neufs, s’approvisionnant en BioGNV exclusivement auprès d’une station GNV/BioGNV de Nouvelle-Aquitaine durant a minima 3 ans.

L'aide publique régionale est basée sur le surcoût à l’acquisition d’un véhicule GNC par rapport à un même véhicule diesel Euro 6. Elle prend la forme d’une subvention en fonction du type d’entreprise, avec une prise en charge du surcoût d’un poids lourd GNV compris entre 20 et 50%.

Le financement apporté à la station BioGNV du confluent permet à la station de délivrer du BioGNV sans répercussion du surcoût par rapport à un gaz d’origine fossile. Le bénéfice de cette aide exceptionnelle est réservé aux clients s’étant engagés à se ravitailler sur la station pendant une période minimale de 3 ans.

Publié le 15/10/2024

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